En mémoire de Lulu

Elle ressemblait vraiment à un animal d'appartement, elle n'aimait pas aller dehors, elle était très peureuse vis-à-vis des gens, dès que je la posais au sol elle revenait sur mon épaule... Mais elle n'a jamais eu peur des autres animaux, même des gros chiens, elle voulait les lécher, faire ami-ami avec eux, même les chats ! Et puis elle adorait que je la prenne sur mon épaule. Elle ne voulait jamais s'en aller, c'est moi qui la reposais dans sa cage au bout d'un moment, sinon elle ne cherchait pas à s'enfuir. Elle ne se promenait presque jamais, sauf un peu dans ma chambre, et la chambre où je dors chez ma mamie. Parfois, elle était toute excitée dans sa cage sans qu'on sache pourquoi : on appellait ça "ses moments de folie", elle faisait des petits bons en couinant, toute contente. Et puis elle aimait parfois sa cabane en rondins de bois, et parfois non. Donc on la lui mettait dans sa cage de temps en temps, et on l'enlevait quand ça l'énervait. Pour nous le montrer, elle la poussait, elle donnait des coups de tête dedans, parfois même elle la renversait complètement et la cabane se retrouvait le toit au sol ou bien même à la verticale. On a passé de très bons moments ensemble, c'était mon premier cochon d'inde et j'avais l'impression de l'avoir toujours eu avec moi, je la connaissait par coeur. Elle me lèchait le visage quand j'étais triste, et même elle me lèchait le visage très souvent, mais très longtemps quand elle sentait que j'étais triste. Vers les dernières semaines de sa vie, elle a été malade, le vétérinaire à dû lui retirer son oeil gauche, on a dû la gaver pour qu'elle se nourrisse àprès le choc de l'opération... Alors qu'elle allait s'en remettre, qu'elle se remettait à manger d'elle même, son autre oeil a présenté les mêmes symptômes de départs, alors j'ai su qu'il fallait abréger ses souffrances. J'ai été là avec elle jusqu'au bout, elle était calée contre mon bras, jusqu'à la fin. Même si ça a été dur, même si j'ai beaucoup pleuré, même si ça m'a fait un choc de le voir, de le sentir, je devais être avec elle, pour la rassurer, lui montrer qu'elle n'était pas seule, que je ne l'abandonnais pas. Les derniers jours de sa vie, elle n'était plus elle-même, elle souffrait et avait du mal à reprendre goût à la vie. Peu de temps après, j'ai pris un autre cochon d'inde, la maison était trop vide, j'étais toute seule, mais je ne la remplaçais pas. Je savais que c'était un cochon d'inde différent, avec qui je commençait une autre histoire, et jamais je ne l'ai comparée à ma petite Lulu parce que Lulu a beaucoup comptée pour moi et qu'un autre cochon d'inde ne peut pas la remplacer. Je l'ai beaucoup beaucoup aimée et elle m'a renvoyé cet amour en permanence. Au moins, elle ne souffre plus, et je sais qu'elle a eu une vie courte mais heureuse et pleine d'aventures et de joie tous les jours. Je ne pourrai jamais l'oublier.

Mathilde