En mémoire de Link

Mon petit Link, mon compagnon, tu es arrivé dans ma vie alors que tu n'avais que 4 mois et moi 9 ans je crois...Je venais de perdre mon premier chien et étais inconsolable. Nous sommes allés te chercher dans un élevage du Var où on t'avait appelé l'Imprévu et maman t'a rebaptisé Link en pensant que tu ferais le lien entre les membres de la famille et je dois dire que tu l'as fait jusqu'à la fin. Tu as partagé mes jeux d'enfant, m'as réveillé en jouant le chien d'avalanche tous les matins quand je m'ensevelissais sous les draps et que tu grattais comme un fou pour me retrouver :-) Tu as partagé tous nos voyages et nos moments de bonheur comme de tristesse pendant 18 longues années. J'ai grandi et du quitter la maison pour vivre dans mon appartement mais je revenais toujours me ressourcer à la maison et avais plaisir à te retrouver, notamment quand je te gardais pour les vacances. Je te parlais, te toilettais quand tu supportais encore d'être baigné et te promenais en admirant ta démarche toujours fière, ton panache blanc bien relevé. La dernière fois que j'ai pris soin de toi, maman est partie inquiète en me disant que tu n'avais pas beaucoup mangé et je pressentais que ta fin arrivait, même si jusque là tu l'avais toujours repoussée, te rétablissant à chaque fois avec courage. Les dernières nuits tu pleurais et je me levais, cherchant à comprendre si tu souffrais ou te plaignais d'une position inconfortable et je m'agaçais parfois de ne pas te comprendre et de me sentir impuissante. La journée tu étais plus paisible et tu as même accepté de remanger de la pâtée au creux de ma main mais à nouveau tu as cessé de t'alimenter et au bout de deux jours j'ai du me résoudre, le coeur lourd, à te conduire chez le vétérinaire. Je voulais à tout prix t'éviter du stress alors je t'ai placé dans ton panier en tissu et quand nous sommes arrivés j'ai voulu rester dehors avec toi pour t'éviter de sentir toutes les odeurs que l'on trouve dans une salle d'attente car l'odorat était le seul sens qu'il te restait et je me disais que tu devais faire attention à toutes ces choses...Et puis tu étais un peu agité à la fin du trajet en voiture alors j'ai préféré faire quelques pas au soleil avec toi, te faire marcher dans l'herbe, que tu gardes des sensations agréables. Avant de partir de la maison, il m'avait semblé normal de tout t'expliquer, de te dire que j'avais compris et accepté ton désir de partir car je voyais bien que tu étais épuisé et j'ai eu l'impression que tu avais ressenti tout cela. Quand tu as eu l'air plus calme, nous sommes rentrés dans la salle d'attente et je t'ai installé dans ton panier où tu es resté étendu jusqu'à la fin. Ma main posée sur ta petite tête, après avoir embrassé une dernière fois tes oreilles noires encore si douces, tu t'es endormi paisiblement. Je redoutais ce moment difficile mais tu as fait en sorte que ma peine soit moins grande en quittant ce monde avec la même douceur que celle dont tu avais fait preuve toute ta vie. Maman n'a eu le courage d'enlever ton panier du salon qu'aujourd'hui et elle a été si triste de ne pas être là après tous ces moments passés à tes côtés, à t'accompagner alors que tes pattes devenues si maigres ne te soutenaient pas toujours très bien...A mon Link, notre petit amour, qui mordillait les mains de maman après le toilettage, qui se couchait aux pieds de Jean-Pierre et lui faisait la fête quand il rentrait, qui te collait contre moi en tremblant quand je pleurais, nous ne t'oublierons jamais <3

Geneviève, Edwige et Jean Pierre