En mémoire de Néo

Mon Néo d'amour, mon loulou, mon ange, mon crapaud, mon chou à la crème... Tu es arrivé un beau jour de Juillet avec ta sœur Maya... et voilà mes deux rayons de soleil. Très vite tu te démarquas par ton dynamisme qui, en vérité, frisait parfois l'hyperactivité contrôlée. Durant ces 6 ans et demi, tu as contribué à mon bonheur (en me léchant allègrement le visage ou la main à tout bout de champs, le soir avant de dormir, parfois la nuit et aussi beaucoup le matin vers 5h30-6h). Tu es un chat plein de vie qui adore piquer, à la petite Maya, sa place sur le canapé en lui faisant un long lavage de fourrure qui finissait par la faire partir. Puis arrive ce jour, mercredi, où tu as dormi toute la journée boudant gamelle, eau, litière et câlins. Le lendemain matin, départ à la première heure chez le véto qui ne voit rien à l'auscultation. Un écho pour voir si la vessie ( ta faiblesse), les reins et le pancréas vont bien et une prise de sang sont faites. Tout est ok. De retour à la maison, rien ne change. Un jour passe et tu t'affaiblis encore un peu plus, j'appelle le véto qui craint une pancréatite et prend RDV pour Samedi matin. La nuit de vendredi à samedi, fut horrible. Tu ne tenais plus sur tes pattes (normale ne pas avoir mangé depuis mercredi affaiblit un bon gaillard comme toi). Tu deviens de plus en plus mou. Tu te remet à boire et boire beaucoup. Tu commence à miauler, miaulement anormal qui annonce ton mal-être. Je passe la nuit à tes côtés, te parlant doucement, en te caressant et en essayant de te transmettre toute la force dont tu as besoin. Je te dis de te battre, d'être fort, que je t'aime plus que tout et que tu ne peux pas mourir. Je m'allonge sur le sol glacé pour être prêt de toi. A chaque miaulement Maya vient comme pour te réconforter et moi je te calme par mes chuchotements (du moins je l'espère). Je dors 1h30 et à mon réveil, je vois que Maya est prêt de toi... elle a pris le relais. Ce samedi matin, direction véto à la première heure. Je fais le debrief de la journée et de la nuit, avec ce sentiment que tu traverse quelque chose de grave. A 10h, le véto appelle... je reconnais le n° et décroche avec appréhension. Je me dis qu'il va m'annoncer une mauvaise nouvelle. Il m'annonce que tu es très mal, à la limite du coma, en hypotension, en hypothermie, les gencives cyanosées. Il a fait une écho cardiaque sans hésitation et a découvert une cardiomyopathie dilatée. Le cœur battait à peine et de l'eau était dans les poumons. Il était stupéfait que ta respiration soit si calme bien que saccadée et bruyante; Tu aurais du haleter. Il me dit de venir à 11h30 pour en parler. A la clinique, une assistante vient me chercher et son regard compatissant et attendrissant en dit long. Tu ne vas pas mieux malgré la prise de médicament. Je te vois dans ton box à oxygène. Je te parle, te caresse, je pleure mais j'essaye d'arrêter pour ne pas t'effrayer. Tu ne réagis pas. Je te donne ma main et tu y pose ta tête. Le véto m'explique tout. Je te regarde au loin. Tu miaule comme pour me demander de revenir près de toi. Le pronostic est mauvais. Et là, j'entends ce que je redoutais : faire le choix fatidique. Je rentre en larmes. Avec le véto nous sommes tombés d'accord. Attendre que le traitement agisse... et si il n'y a aucune amélioration je songe à te laisser partir doucement sans douleur. A chaud c'est décidé, mais sur le chemin du retour je me demande si te prolonger 1 an ou plus... ou moins, n'est pas envisageable.. Je ressasse tout ça dans ma tête... La raison me dit de ne pas te laisser souffrir, le cœur me dit de te garder. A 14h34, le véto m'appelle et me dit de venir au plus tôt car tu ne vas pas mieux...20 mn plus tard, je suis à la clinique. Le véto arrive et me dit que tu es parti après qu'il m'ait appelée. Le massage cardiaque n'a rien fait. Tu ne m'as pas attendue, tu as fait le choix pour moi. A quelques minutes prêt j'aurais été à tes côtés sans certitude que j'aurais pu supporter cela. Je t'ai vu, je t'ai entouré de mes bras pour la dernière fois. La honte d'être soulagée de ne pas avoir eu à prendre la décision m'envahit. Et si j'avais demander au véto de te soulager ce midi ? Et si j'étais venue plus tôt dans la nuit ? Et si, et si... les questions !! Je te regarde et te trouve apaisé, tellement.. Je pense, du moins je le souhaite,que tu n'as pas souffert car tu étais tellement faible que tu n'as du rien voir. Mais, je ne t'ai pas dit au revoir ce midi... j'aurais du venir quand tu miaulais. Et maintenant, je ressens un énorme vide, une profonde tristesse. Tu étais l'énergie de la maison. Avec, ta sœur c'était le Ying et le Yang, le calme et la tempête et une vie fusionnelle à nous 3. Je ne te verrais plus me suivre tout le temps, m'attendre sur les toilettes que je sorte de la douche, dormir les 4 pattes en l'air à mes côtés (et en prenant une bonne place dans le lit), jouer comme un fou sur le canapé avec ta souris fétiche, courir dans tous les sens. Et me câliner de longs moments. Je reste avec Maya et avec mes questions.. Et si Maya a "hérité" de cette maladie ? Comment va-t-elle surmonter ça, car elle est toute seule, pour la première fois, maintenant ? Et devoir vider ta litière de la salle de bain... garder ou pas tous ces coussins.. et tes jouets, ta gamelle... Tu étais mon ange et désormais tu en es vraiment un. Je te demande juste une chose, protège ta sœur, donne lui la force d'être heureuse. Voilà mon crapouillon, tu vas tellement nous manquer. Amour de ma vie, je t'ai aimé de toutes mes forces. Cet indéfectible amour ne disparaitra jamais.

Carol