En mémoire de Cannelle

20.03.2007 27.03.2022 À Cannelle. À toi, mon amour, ma princesse, ma biche. À toi, ainsi qu'à tout ce que tu nous a apporté. 24h que tu es partie. 24h. Pourtant, j'ai l'impression d'avoir vécu un million de vie depuis ton départ. Je suis passée par un million de sentiments. Et je ne cesse de continuer à éprouver un sentiment d'incompréhension. À cette incompréhension, viennent se mêler les fameuses émotions que je redoutais : la colère et la tristesse. La détresse, si je puis dire. J'ai perdu ma boussole. Comment retrouver son chemin, alors même que tu n'es plus là pour me guider dans la bonne direction ? Je t'écris ces mots les yeux rouges, les joues salées, perlées par le vide que tu laisses derrière toi. Certains pourraient trouver ça ridicule, mais moi je sais. Je n'invente rien. Je n'invente pas le bonheur. Ça ne s'invente pas, ça. Je n'invente pas les sourires, les rires, les moments de joie et, inévitablement, les moments de peine. Je n'invente pas les câlins par milliers, les bêtises par millions. Notre spécialité. Celles qui nous donnaient envie de t'engueuler, toi, notre petite catastrophe préférée. Mais surtout, celles qui nous empêchaient de le faire. Tant nous t'aimions. Tant ta petite bouille d'amour savait y faire. Maligne, ma princesse. Ça, je ne vous le fait pas dire. Il y a 15 ans, la plus jolie et gourmande des petites Jack Russell pointait le bout de son nez sur Terre. J'imagine les larmes de joie face à ce bel événement, doux présage de tendres souvenirs à venir. Et alors, qui aurait cru que 15 années après, ce soit les chaudes larmes de tristesse qui nous enveloppent à notre tour, face à ton départ ? Qui aurait cru, il y a de ça une semaine ? Tu fêtais tes 15 ans. Une semaine après, tu n'es plus là. J'aurais aimé t'enlacer une dernière fois de mes bras brûlants. Brûlants d'amour et de reconnaissance pour toi. Tu as su être à la fois ma meilleure amie, ma plus fidèle confidente et ma partenaire de galères et de bêtises. Ma plus fidèle alliée, tu étais et tu resteras. Tout ça à la fois, je peux t'assurer que ça fait de toi ma plus fidèle amie. Cannelle. Je te cherche partout, mais je ne te trouve pas. Où tu caches-tu, ma princesse ? Je me surprends parfois à t'entendre. Est-ce le déni, ou bien toi qui m'envoie un signe ? Laisse-moi croire que c'est toi. Moi, je le sais. Que tu es toujours là. Tu as rendu nos vies plus humaine, et pour ça, je ne te remercierais jamais assez. Tu as prouvé une fois de plus combien nos vies sans vous, nos petites et grandes bêtes, la vie est moins belle. Tu as prouvé combien l'innocence vous habite. Aujourd'hui, mon cœur pleure des années de vie commune, à s'embêter à longueur de journée, car, disons-le, c'était notre passe-temps préféré. Qui vais-je embêter maintenant ? Qui est-ce qui va me faire autant rire ? Qui vais-je étouffer d'amour ? Qui va réclamer à manger à longueur de temps ? Qui va pleurer en bas de l'escalier car elle s'ennuie ? Qui va me réveiller en voulant monter à l'étage ? Qui va tenter de voler la nourriture de Jokko, dorénavant ? Qui va m'apporter ce que tu m'apportais depuis tant d'années ? Merci pour les souvenirs, ma princesse. Ils sont précieux. Car seul Dieu sait combien tu en laisses, derrière toi. Tu laisses la plus belle trace. Celle de l'amour, qui unie deux espèces que tout semble opposer. Certains penseront, à tort, que nous n'avons pas le même langage. Moi, je leur réponds fièrement qu'ils se trompent. Nous avons le langage de l'amour universel et inconditionnel. Et ça, ça vaut plus que les mots. Tu pansais mes plaies et nous soignions les tiennes. Tout ça, sans ne jamais rien attendre en retour. Tu m'as tant appris, bien plus que tu ne peux l'imaginer. Pendant 15 ans, tu as partagé nos rires, nos moments de joie et de bonheur. Tu y as contribué, bien plus que tu ne peux l'imaginer. Aujourd'hui, tu laisses nos cœurs meurtrie par ton absence. Il va nous falloir du temps pour avancer sans toi, et retrouver le chemin. Celui du bonheur. Tu laisses derrière toi des années de tendresse, d'humanité et d'amour. Alors, ne t'étonne pas, de là où tu es, de ne pas me voir sourire souvent. Je sais, c'est plutôt rare, alors, ça risque de te faire bizarre. Mais, je te promets de faire de mon mieux. Tu laisses ton petit (grand) frère tout seul, lui aussi. Cette épreuve risque d'être épineuse, mais je te promets que l'on prendra grandement soin de lui. Mais... Tu n'es plus là où tu étais, mais tu es partout là où je suis. Vole de tes propres ailes, mon amour. Fripon saura t'accueillir à bras ouverts, de là où il se trouve. Je te souhaite de te faire des millions d'amis avec qui t'amuser, avec qui te régaler (car, ça, c'est le plus important pour toi). J'espère que, de là où tu es, tu sauras trouver du réconfort et raconter ta belle histoire à tes nouveaux amis. Raconte-leur nos chamailleries. Avant, c'était moi qui t'embêtait. Aujourd'hui, c'est à ton tour. Tu as décidé de partir. Tu nous laisse seuls, mon chagrin et moi. Avec rien ni personne pour combler cet énorme vide. Il est toujours trop tôt pour s'en aller. Tu aurais pu attendre, encore un peu... Sois tranquille, ma fille d'amour. Que toutes tes souffrances soient apaisées. Pars, le cœur léger. Quant à moi, je te fais une promesse. Celle de ne jamais t'oublier. Celle de ne jamais tenter de te remplacer. Tu demeurera à jamais immortelle. Au plus profond de moi, tu es là. Je ferai attention aux signes. Je serai sensible. Un flocon de neige. Un rayon de soleil derrière les nuages. Tu seras toujours là. Tu es juste aller te reposer dans la pièce d'à côté. Car personne ne disparaît jamais vraiment, tant qu'il reste des personnes ici bas pour parler de nous, se rappeler de nombreux souvenirs et ainsi, nous ramener à la vie, l'espace d'un instant. Hier soir j'ai parlé de toi aux étoiles. Elles ont finit par briller. Bonne route, ma princesse

Ta Tatie, ton amour pour toujours