En mémoire de Coppelia

Coppelia n'a jamais vieilli. Le temps qui passe n'a eu aucun effet visible sur elle. Même à neuf ans et demi, l'âge où elle est partie (beaucoup trop tôt...) en ce terrible mois d'avril 2016, elle ressemblait toujours à un chiot. La même frimousse, le même regard que lorsque nous l'avons rencontrée pour la toute première fois en février 2006, derrière la vitre d'une animalerie proche de Marseille. Coppelia venait des pays de l'Est, de Slovaquie plus précisément. Le vendeur a été honnête, il nous a averti tout de suite. Que n'a-t-on pas entendu sur ces chiens issus du trafic, arrivés en France dans des conditions terribles, séparés de leur mère prématurément... C'est vrai, mais nous avions littéralement craqué sur elle. N'avait-elle pas le droit, elle aussi, au bonheur ? Pourquoi aurait-elle dû, en raison de ses origines, être privée de l'amour que nous pouvions lui offrir ? Elle a été sensationnelle. Toujours à nos côtés, dans les bons moments, comme dans les pires coups durs de la vie, cette adorable femelle CKC nous a accompagnés partout. Une confidente, une alliée, une amie, une fille. Un membre essentiel de la famille. Une aide permanente. On nous a parfois dit que nous avions tort de "l'humaniser", mais à qui avons-nous fait de mal, à part à nous-mêmes, aujourd'hui, alors qu'elle n'est plus avec nous... Durant un peu plus de neuf ans, Coppelia a été parfaite, elle ne s'est jamais plaint, n'a jamais pleuré, a continuellement respiré la joie de vivre. Toujours collée à sa "mère", elle était notre rayon de soleil. Elle nous a tant apporté ! Nous savions que les CKC étaient fragiles du coeur, que cette fichue MVD (les connaisseurs sauront de quoi nous parlons) les emporte tous, ou presque, à la fin. Elle a passé ses échographies, et pendant plusieurs années, nous étions fiers de pouvoir dire : "Non, elle n'a rien pour l'instant, croisons les doigts". Elle a commencé son traitement à huit ans, en janvier 2015. Nous avions espoir de la voir vivre jusqu'à douze ans. Malheureusement, le traitement médical (cachets donnés trois fois par jour, suivi drastique), n'a pas suffi. Notre petit ange tricolore s'en est allé subitement après un oedème pulmonaire qui a surpris ses vétérinaires, pourtant habitués aux pathologies propres aux CKC. Le vendredi, à la mi-journée, nous promenions encore. Lentement. Mais nous promenions encore. Le soir, Coppelia rendait son dernier souffle dans nos bras, dans la voiture qu'elle aimait tant, celle qu'elle reconnaissait de très loin, lorsque nous partions en balade. Il faudrait un livre et des centaines de pages pour raconter la relation extraordinaire que nous avions avec cette merveilleuse petite chienne. Nous l'écrirons peut-être un jour. Elle le mérite tant.

Delphine et Alexandre