En mémoire de Omer

Mon Omer, mon Merlu Robuste petit corps d'ébène, aux rares "bringures" d'or, au large plastron blanc, au moral d'acier, tu as enclos la quintessence, d'une intense et puissante force vive, d'une belle âme, pure et empathique. Tes vastes yeux, graves et rieurs, se sont éteints, au delà de la cécité. Tu es le diamant perdu de ma vie qui décline, comment est-ce possible que je sois là sans toi ? Tout est une dernière fois avec toi. Tout est une première fois sans toi. A l'instant de mourir il faut que je me souvienne : ne pas avoir peur, car alors je serai du même côté que toi, de l'autre côté du temps quel qu'il soit, mais du même côté que toi, et cela est l'Essentiel. Que tous mes fantômes te le disent, mon amour, que tous mes fantômes te le chantent. La douleur de ton absence, la présence, l'empreinte de ton absence, de cette impossible fin, font mon coeur exsangue, à jamais incandescent de ce brûlant chagrin. Je t'aime, mon Omer, mon ami, mon amour, mon frère.

Bernadette Grosso