En mémoire de Moustache

A toi, Moustache Cela fait maintenant six semaines que tu as pris le chemin du" Bridge over the Rainbow"et tu me manques toujours autant… Tu as emporté avec toi une partie de moi-même, cela fait très mal : te tenir dans mes bras, te caresser, sentir l'odeur de ta fourrure, ta truffe mouillée, fourrager dans tes grosses pattes, cela me manque de façon cruciale... Et pourtant, je ne voulais pas de toi… mais  un jour tu es arrivé car  c'est notre famille que tu avais choisie : je te revois vagabond, SDF, fier, beau, grand, fort, coureur de gueuses, aux oreilles déchirées, sans foi ni loi, au poil  hirsute, un O'Maley muni d'une tranquille détermination ...et si attachant... Mon amie Annie ne s'y est pas trompée, elle t'a prise dans ses bras et tu t´es blotti contre elle, lui prenant son cœur… tu lui dois ton nom "Moustache"  car disait-elle, les siennes  sont superbes,... Tu as pris ton temps pour faire le siège de la maison, c'était l'été 2000, tu ne quittais  plus le jardin et  tu as gagné la partie.... Départ chez le vétérinaire ou tu as acquis une identité au prix de tes deux magnifiques boules,.....pardonne moi ..  Tu t'es installé dans la famille avec une tranquille assurance au grand dam du Prince Simba, d'origine siamoise exclusif et très jaloux de ses prérogatives....il ne t'a jamais accepté, mais tu n'en avais cure,  menant  ta vie de famille et de chat de la rue à ta guise. Quelques années plus tard il a fallu t'opérer, une grave opération pour te garder en vie, que tu as supportée avec beaucoup de courage. Tu t'en es sorti sans te plaindre, grâce à ta  remarquable adaptation.. Mais la vie réserve des surprises comme je te le disais souvent : quand on se fait adopter on ne sait jamais ce qui va se passer ...et un jour tu devins, toi le chat alsacien obernois.... charentais : Tu as pourtant défendu ton territoire jusqu'au bout t'accrochant avec fermeté au lit, afin d'empêcher les déménageurs de détruire ton univers, puis en voiture perché avec ta cage au sommet d'une montagne de bagages, je t'entends encore crier quand  un camion  nous doublait sur l'autoroute.... Toi le coureur de rue, tu t'es adapté pour vivre en studio quelque temps, mais en accaparant l'unique fauteuil ! Mais quel bonheur ce fut pour moi de pouvoir te rendre ta liberté à Soubise .... Ton opération a laissé une certaine fragilité et pour conséquences de nombreuses infections  urinaires que nous avons combattues avec d'innombrables  piqûres, un record , toute subies sans te plaindre.. en 2007 il s'est avéré que tu étais porteur du FIV, et je m'en souviendrais toujours, lorsque je suis sortie de la clinique, sous le choc de la nouvelle, le monde avait perdu ses couleurs... Mais tu as tenu le coup et tu es devenu un chat de retraités, menant une vie plus tranquille en appartement, fusionnel, heureux d'être dans les bras de tes maîtres, partageant notre vie, très dépendant de nous et nous vivant à ton rythme. Tu étais notre enfant, un cadeau du ciel que Dieu a bien voulu nous laisser et même prolonger... Il y eut des alertes sérieuses mais toujours une solution pour régler le problème. (Merci à Dieu) Tous les jours j'ai apprécié ce cadeau à sa  juste valeur et remercié. Comment oublier les matins ou après ton aparté habituel  avec ton maître, tu venais me rejoindre au lit pour un gros câlin, protestant parce qu'il n'y en avait jamais assez...« Tu vas avoir une indigestion de câlins il ne faut pas abuser des bonnes choses "puis, blotti contre moi, ronronnant, véritable incitateur au sommeil, pour partager un petit surplus ... Tu comprends le vide que tu laisses.... je pense que les animaux nous donnent ce qu'ils ont de meilleur : leur présence, l'amour inconditionnel, la tendresse, ces choses  que les êtres humains ne savent  plus donner faute de temps et d'attention...Dieu envoie ces petit soldats en mission, Il sait combien nous en avons besoin, que serait le monde sans nos animaux ? je suis persuadée qu'il ne les oublie pas et les récompense... Depuis janvier tu déclinais sérieusement, je me suis préparée à l'inévitable, quand j'ai vu que tu souffrais, je t'ai laissé partir par amour pour toi, t'accompagnant de ma tendresse, de mes baisers et t'enveloppant dans mes bras. Merci à toi mon inoubliable et formidable Moustache.

Bieth Christiane