En mémoire de Melen

Melen est partie ce matin, emportée par la PIF (péritonite infectieuse féline) en un peu moins de six mois. L'été dernier, je ne connaissais même pas l'existence de cette maladie... Depuis Noël, elle déclinait très rapidement, et depuis deux semaines, elle refusait de manger et s'affaiblissait de jour en jour puis d'heure en heure. J'ai compris hier soir qu'elle allait partir, car elle était devenue très froide et m'a appelé pour que je l'amène se coucher sur mon lit... Donc ce matin, je l'ai emmenée chez le vétérinaire et celui-ci n'a pas hésité dès qu'il l'a vue - il m'a dit qu'il fallait abréger ses souffrances, et je suis parti après l'anesthésie. Ma peine est immense, je suis au bord des larmes en permanence, mais en même temps il faut se montrer solide car souvent les gens ne comprennent pas à quel point on peut s'attacher à un animal. Par ailleurs, je ressens une énorme injustice : pourquoi a-t-elle attrapé cette maladie, comment ? Ces questions resteront sans réponse... Alors j'essaye de me remémorer tous les magnifiques moments que nous avons partagés en un peu moins de cinq ans. C'était une petite chatte merveilleuse, la plus petite et la plus gentille de la portée. Jamais elle n'a griffé qui que ce soit, jamais elle n'a mordu... Je l'avais appelée Melen car cela veut dire "jaune" en breton, comme la couleur de ses yeux. Elle était très intelligente et avait été très facile à élever. Elle adorait venir s'asseoir sur mes genoux lorsque je travaillais à mon bureau, elle se mettait souvent sur le dos pour que je lui caresse le ventre. Elle venait avec moi en vacances, nous prenions le train, je la sortais sur la tablette et elle restait calmement auprès de moi à regarder le paysage. Tout le monde s'extasiait devant sa grâce, sa gentillesse et sa patience. Bien évidemment, je ne l'oublierai jamais, notre lien était beaucoup trop fort... J'enterrerai ses cendres dans mon jardin sous un grand pin, où je pourrai aller lui rendre une petite visite de temps en temps. Ecrire cette ligne et exprimer ma douleur m'ont fait beaucoup de bien. Je vous remercie de m'avoir lu et d'avoir partagé ces quelques instants avec moi. En souvenir de Melen...

Philippe.