En mémoire de Caline

Caline avait le choriza et allait être euthanasiée. Nous l'avons recueillie alors qu'elle avait "environ" deux ans; mais plus tard nous avons acquis la conviction qu'elle était plus âgée. Nous avons réussi à la sauver, mais toute sa vie ses yeux couleront. Ses rapports avec les autres chats étaient un peu tendus, et elle a préféré aller vivre principalement dehors. Très prudente, jamais elle ne quittait le terrain. Dès qu'il commençait à faire froid, elle demandait à rentrer et "hibernait" alors dans le garage. On l'appelait en riant notre "baromètre" car dès qu'elle venait à la fenêtre, c'est que les nuits devenaient fraîches. Il y a trois ans, des croûtes sont apparues aux oreilles. Se demandant s'il s'agissait d'une nouvelle attaque de choryza, en la soignant, nous avons constaté qu'un bout d'oreille était parti avec la croûte! Nous avons couru chez le vétérinaire: cancer de la peau. Nous avons dû lui amputer une partie des oreilles. Nous disions en riant qu'elle avait voulu faire de la chirurgie esthétique, lassée de ses grandes oreilles! L'hiver dernier, elle a eu un gros rhume. Elle éternuait sans cesse et son museau coulait. Le vétérinaire nous a averti que son coeur était fatigué... Mais elle mangeait avec appétit, et ronronnait, alors... Trois jours avant sa mort, nous lui avons acheté de l'antipuce et avons parlé de son état de santé. Le cancer de la peau était revenu, cette fois-ci sur le museau. Calinette était aussi complètement sourde depuis quelques années, et le choryza l'embêtait toujours, mais bon... Tant qu'elle mangeait... Tout a basculé en quarante-huit heures. D'un coup, elle n'a plus mangé, plus bu, et semblait haleter... Direction le vétérinaire, mais sans panique. Quinze ans qu'on la sauvait! Pourquoi cela changerait-il? Mais le vétérinaire nous a doucement expliqué qu'elle était à bout de forces. Le coeur n'y arrivait plus. Ce n'est même pas le cancer qui l'embêtait, mais ce coeur incapable désormais de jouer son rôle. Reins gonflés, déshydratée, constipée, haletante, avec en plus un oedème pulmonaire... Nous avons choisi d'abréger ses souffrances. Désormais ses cendres nous accompagnent, et son souvenir aussi. Souvent je crois la voir dans le jardin. Va en paix ma Calinette, tu l'as bien mérité. Nous t'aimons.

Maxence, Anne-Sophie Lou Sidonie, Gribouille, Pompon et toute ta famille et tous tes amis.