En mémoire de Morphine

Ma choupette, Tu as été la meilleure, la plus gentille, la plus parfaite des chats. Tu as toujours été près de moi quand j’étais triste et désemparée, mais aujourd’hui ma peine est liée à ton absence. Et je te cherche, je t’attends, pour que tu viennes te blottir contre mes jambes et que je me sente apaisée. Mais tu ne viendras pas, parce que tu es partie. La violence de ce départ m’étouffe, m’horrifie, me terrorise. Comment commencer une journée sans toi qui m’accueille à la sortie de la chambre? Comment rentrer du travail sans tes miaulements de bienvenue ? Ce matin j’étais contrarié de ne pas avoir eu le temps de t’acheter tes croquettes, saumon et rien d’autre, Madame chat à ses exigences. Mais ce détail me paraît si futile à présent. A présent que tout est vide, ta gamelle, ta litière, ta cabane. 10 ans que tu comblais ma vie et 6 ans que tu acceptais de la partager avec C. Tu n’as pas été cool au début avec elle, j’ai bien cru que ça ne matcherai pas. Et finalement tu l’as aimé. Fort. Et elle t’a aimé. Tellement « petit cailloux ». Tellement fort. Elle qui râlait de te voir dormir sur son oreiller, tu lui manques à s’en arracher le cœur. Nous t’avons offert la plus belle des vies qu’il nous était possible de te donner. En témoigne toutes ces installations et ces multiples dodos rien que pour toi. Mais je suppose qu’au paradis des chats tu es bien plus libre, tu guettes sans doute les oiseaux et les mulots dans des prairies infinies. Penses à nous de temps en temps, entre ta sieste matinale et tes croquettes. Avec un peu de chance tu nous entendra crier ton nom, dans l’espoir de t’entendre nous miauler que là haut, tout va bien.

Ta maman