En mémoire de Gloupgloup

Gloupi était une membre à part entière de notre petite famille. Venue au monde dans la belle campagne lozérienne, rien ne destinait cette petite chatte à devenir la baroudeuse qu'elle était. Malgré les insistances de ma bien-aimée, je refusais malgré tout à récupérer la petite au gabarit hors-norme, bien plus costaude que son frère par ailleurs ! Et c'est en allant la visiter que son grand gaillard de papa est tombé amoureux d'elle et a fini par l'adopter. Le grand costaud avec son petit chat, voyez l'image. En la ramenant à la maison, elle a pris ses marques et m'a bien fait comprendre que nous étions fait l'un pour l'autre avec des sessions interminables de jeu, de bêtises, mais surtout de bienveillance partagée et d'amour mutuel. Elle m'a accompagné durant ces deux années dans des épreuves particulièrement difficiles et m'a aidé à surmonter beaucoup de choses négatives. Ainsi de déménagement en déménagement, la petite Gloupi est devenue mon compagnon du quotidien, finissant même par faire craquer sa maman. Cet amour de chat, malgré son caractère bien trempé, était ma petite princesse et une véritable éponge à l'amour que je lui portais. C'était mon compagnon de route dont je prenais soin au quotidien, que ma compagne a aimé autant que je l'ai aimée. Ma Gloup était une chatte attachante, très proche de ses maîtres, mais désirant parfois nous imposer son indépendance de chat justement tellement proche de nous, l'ambivalence féline où un chat se sent rassurée au contact de ses parents ! Bébé Gloup dans toute sa splendeur ! Dans chacune de ses demeures, Gloupi explorait, se cachait (faisant des frayeurs à son papa) et ses appartements et maisons devenaient un immense terrain de jeu pour le petit chat qu'elle était restée malgré sa grande taille. Une fenêtre ? Si je m'approchais du bord pour faire peur à papa et chasser quelques mouches ? Un balcon ? Si je montais sur la bordure et que j'allais sur le balcon du voisin pour dormir paisiblement dans les bacs à fleur de ce dernier et faire flipper papa pendant que maman sait très bien que je suis paisiblement en train de roupiller ? Une porte ? Papa m'empêche toujours de la passer mais si je vais dehors, je pourrai courir après quelques papillons et découvrir de nouvelles odeurs. Un soir, en rentrant les courses, malgré une extrême vigilance permanente, Gloupi s'est faufilée entre nos jambes pendant que nous déchargions quelques courses et a fini par sortir de la maison. Catastrophé, je la voyais courir de jardin en jardin, mais toujours à proximité de notre maison, en me narguant de temps en temps lorsque j'enjambais les palissades des voisins : "Tu as vu papa ! Je suis dehors !", oui mais s'il te plaît reviens, tu ne connais pas l'extérieur... Après 6 heures de recherche dans tout le village, elle ne revenait plus se montrer malgré mes appels, j'ai fini par découvrir mon amour de chat, étendue sur le bas-côté, sans vie, alors même qu'elle était pleine de vie et polissonne avec nous quelques heures plus tôt. Effondrés et en larmes, nous avons décidé dans la nuit de rendre Gloupi à sa campagne natale. Elle y sera bien, près de nous et notre famille, nous ne l'oublierons jamais. Je t'aime ma Gloup, tu as été mon amour de chaque jour, tu m'as fait relever la tête lorsque je broyais du noir, tu es dans mon cœur à l'infini, comme tu l'as toujours été, en chatte choyée et heureuse, je savais m'oublier pour toi et je sais que tu as pleinement vécu chaque instant en ma compagnie, tu vas laisser un grand vide dans notre petite famille mais tu resteras toujours parmi nous, dans nos cœurs.

M