En mémoire de Grichka Bogdanov

Mon ange. Mon ange. Mon ange. Je ne sais pas où tu es. Tu n’es nulle part. Nulle part. Tu es passé un bref instant dans un de mes rêves une fois, tu avais l’air bien. Mais un bref instant, cela ne m’a pas suffi. Le manque est trop profond. Tu es parti trop vite, trop définitivement. Nouveau boulot, je n’ai pas pu faire mon deuil de toi. Et puis comment expliquer la douleur, cette douleur, ce manque… Alors on se tait et on fait bonne figure. On pense que cela suffira. Et puis 2 ans plus tard, au détour d’un épisode d’une série, on réalise brutalement que la douleur est toujours là. Intacte. Qu’on l’a juste transposée dans le temps. Intacte. Fardeau invisible. Poison lent. On réalise que ce que la parole a refusé d’exprimer, le corps l’a matérialisé. A sa manière. Moche. Forcément moche. Je n’ai plus envie d’en parler à mes semblables. Je n’ai plus envie de parler à des professionnels. C’est avec toi que je voudrais parler. Avec toi seulement. Toi et moi et personne d’autre. Je voudrais qu’on ait la possibilité de se redire au revoir, mon ange. J’en ai besoin, je crois. Je ne sais pas comment faire autrement pour apaiser cette douleur, sinon.

Sandrine