En mémoire de Nougat

MON PETIT NOUGAT TU N’AVAIS QUE 5 MOIS. TU ETAIS PLEIN DE VIE. TES CALINS ET TA DOUCEUR M’EMPLISSAIENT DE BONHEUR. JE T’AVAIS RENCONTRE ALORS QUE TU N’AVAIS QUE 5 JOURS. 1 JOUR DE BIBERON PUIS MIS EN PENSION CHEZ TA MAMAN DE SUBSTITUTION, TOUT LES JOURS JE TE VOYAIS GRANDIR EN PHOTOS PUIS TU ES ARRIVE A 1 MOIS ET DEMI, TOUT PETIT. TU N’ETAIS PAS PLUS GRAND QU’UN TELEPHONE. JE T’APPELAIS SOUVENT « MON TITIYOU », « MON TITI » OU « MON PIOU-PIOU » SANS DOUTE A CAUSE DE TON ABANDON, TU ETAIS UN CHATON TRES CALIN, LIMITE COLLANT. TU AIMAIS PARTICULIEREMENT FROTTER TA TETE A L’INTERIEUR DE MA MAIN. QUAND JE FAISAIS DES TRAVAUX TU MONTAIS SUR MON DOS POUR PARTICIPER. TU NE CONNAISSAIS QUE LA DOUCEUR. TU MANGEAIS COMME UN OGRE, QUAND J’APPROCHAIS DE LA CUISINE, TU DEVENAIS FOU, TU GRIMPAIS PARTOUT. TU ETAIS DEJA TRES GRAND POUR TON AGE ; TU SERAIS SANS DOUTE DEVENU UN GROS MATOU AFFECTUEUX. TOUT L’ETE TU AS GRANDIS EN NE SORTANT QUE DANS LE JARDIN. CE TERRAIN DE JEU TE SUFFISAIT. TU JOUAIS A CACHE-CACHE AVEC TA SŒUR. UNE PETITE HEURE PUIS TU T’ENDORMAIS N’ IMPORTE OU, DANS DES POSITIONS LES PLUS IMPROBABLES. PUIS TU AS GRANDI ET A VOULU EXPLORER HORS DU JARDIN. TU AS APPRIS A GRIMPER LA BARRIERE ET J’AVAIS PEUR POUR TOI MAIS J’ETAIS IMPUISSANTE A TE RETENIR. SI JE T’ENFERMAIS TU MIAULAIS COMME UN MALHEUREUX DEVANT LA PORTE QUE TU ESSAYAIS PARFOIS D’OUVRIR TOI-MEME. UN TRAIT DE TON CARACTERE : TU AIMAIS LES GENS ; ALORS QUE D’HABITUDE LES CHATS SE SAUVENT DEVANT UN INCONNU, TOI TU ALLAIS TOUJOURS VERS EUX TE FAIRE CARESSER. TOUT LE MONDE T’AIMAIS, TU ETAIS TELLEMENT BEAU AVEC TA FOURRURE ROUSSSE ET BLANCHE TOUTE DOUCE. TU ES MORT CE 31 OCTOBRE 2016 EN PLEINE APRES MIDI. APRES UNE PETITE SIESTE SUR MOI DANS LE CANAPE TU AS EU ENVIE DE SORTIR. TU NE SORTAIS PAS LONGTEMPS, UNE PETITE HEURE ET TU REVENAIS TE FAIRE CALINER. TU N’AUAIS PAS DU ALLER SUR LA ROUTE, JE TE L’AVAIS DIT. UNE VOITURE A DU TE FAUCHER CAR TU AS FAIT UNE HEMMORAGIE INTERNE. QUAND JE T’AI RETROUVE SUR LE BORD DE LA ROUTE JUSTE EN FACE DE LA MAISON, TU ETAIS ENCORE TOUT CHAUD. TU AIMAIS GAMBADER DANS LA PRAIRIE, INSOUCIANT, HEUREUX, SANS IMAGINER LE DANGER DE CETTE MAUDITE ROUTE. TU ES MORT LIBRE COMME TU AS VECU. TA SŒUR TE CHERCHE, ELLE T’ATTEND PRES DU PORTAIL, VOS BAGARRES LUI MANQUENT ET AUSSI VOTRE TOILETTE QUE VOUS VOUS FAISIEZ MUTUELLEMENT. REPOSE EN PAIX MON PETIT ANGE

Véronique