Domino

2003 - 2018
Mâle

Né(e) le : 01 mai 2003
Disparu(e) le : 25 octobre 2018

De : MANOSQUE


Maître·sse : sovsn


Signe particulier :
Vif ; Fidèle ; Fort


Friandise préférée :
Thon


Jouet préféré :
Les arbres ; les cartons


Meilleurs amis :
Snoopy
Bambou
Oscar

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En mémoire de Domino

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Sept vies, comment dire que toi tu les auras toutes vécues jusqu’au bout. En quinze années, tu en as vécu des choses. De tous les chats, tu es bien celui qui sort du commun. Tu auras marqué ma vie d’enfant à maintenant, et je resterai toujours époustouflée par ta force de vie. Tu as été d’une fidélité extraordinaire tout au long de ces quinze années. Je me rappellerai toujours ce jour où tu as pointé le bout de ton nez. Inattendu, comme toujours. C’était un de ces jours où le soleil brille et réchauffe avec douceur l’atmosphère. Un bruit avait retenu notre attention, il provenait de l’extérieur de la maison. Sur la terrasse, précisément dans un pot de fleur, tu étais là, petit chaton abandonné, solitaire. Tu miaulais parce-que, comme beaucoup de chats aujourd’hui, tu n’avais plus ta maman et ta seule maison était la rue. La vie est imprévisible. Tu es arrivé chez nous soudainement, et nous t’avons accueilli, apprivoisé, parce que chez nous les animaux ont une place importante. Tu nous as adopté. Et tu nous as suivi dès le début de ta vie dans nos voyages, pour nos vacances. Je me souviens de toi, à l’époque, qui marchait en laisse à nos côtés, de toi transporté par notre Golden, couché sur son dos. Tu étais très sociable, un peu fripon, mais plein d’amour. On t’a aimé, toutes ces années, même dans ta jeunesse quand tu t’accrochais, toutes griffes dehors, à nos chevilles et nos bras. Qu’est ce qu’on a joué avec toi. « Maître chat » dans son abricotier perché. Et quand j’y repense, je souris. Mais t’en as vécu aussi des choses pas belles, des aventures bien douloureuses. Comment l’homme, caractérisé « d’humain », peut il faire tant de mal ? Tant de choses inhumaines, intolérables. Tu nous auras tous impressionné. Ton histoire a permis de changer, à petite échelle, le quotidien d’autres chats qui vivaient les mêmes actes odieux que tu as pu subir. Et je suis en colère contre l’inhumanité des certains êtres humains, mais je remercie également mes parents qui se sont toujours démener et battus pour te sauver, pour faire bouger les choses ! Tu nous en auras donné de l’amour en retour, pour nous remercier de l’amour que l’on t’a apporté. Tu t’es montré tellement fort, accroché à la vie. Je me souviens de ces jours où nos cœurs se sont serrés dans nos poitrine, où la peur de t’avoir perdu était si présente. Je me souviens avoir pleuré, j’étais petite pour comprendre et pourtant… Je m’en souviens, comme si c’était hier… Tous les soirs, tu avais l’habitude de rentrer à la maison pour manger et dormir au chaud. Un jour, tu n’es pas revenu. On ne s’est pas inquiété tout de suite, tu rentrerais peut être demain. Le lendemain, tu n’étais toujours pas là. Alors, papa et maman ont commencé à s’inquiéter, nous, enfants, également. Je ne sais plus combien de jours cela a duré. Tous les jours, nous sortions dehors, te cherchions et t’appelions, dans l’espoir que tu reviennes avec nous, vivant. L’espoir ne meurt jamais vraiment quand on ne peut que supposer… S’est-il fait écraser ? Est-il inconscient, souffrant, seul quelque part dans un bas-côté ? Est-il vivant ? … Tant de questionnements qui nous empêcher d’abandonner nos recherches, de t’abandonner toi et cesser d’espérer. Je me souviens, probablement avec confusion, d’une date marquante. C’était le 14 mai 2006, un dimanche matin me semble-t-il. Je mettais mes chaussures, prête à partir pour aller à une répétition de danse. J’ai entendu distinctement un miaulement devant la porte d’entrée. Le bruit était faible mais insistant. A ce moment-là, mon cœur avait bondi dans ma poitrine, j’étais confuse. Mes espoirs de petite fille renaissaient après tant de larmes versées. Je te croyais mort, disparu à jamais. Je revois encore très bien la scène. Des images pire que la mort. Dans l’esprit d’un enfant, la mort est inconcevable, trop dur à imaginer, à envisager. Aujourd’hui encore, la mort me laisse dubitative, je ne sais quoi en penser. Pour me réconforter, j’aime à croire que les âmes qui se sont aimées un jour, se retrouvent pour l’éternité, vagabondent encore, dans un endroit paisible… Maman s’était dépêchée vers la porte, comme si son cœur se remettait à battre avec un espoir nouveau. Moi, j’étais immobile à attendre que la porte s’ouvre devant mes yeux, à attendre le verdict. Ce jour-là, notre souffle s’est coupé, nos ventres se sont tordus, nos cœurs se sont serrés dans nos poitrines. Et je le ressens encore. Quand la porte s’est ouverte, tu étais là, couché sur le seuil, à miauler. J’ai d’abord ressenti un soulagement immense, puis j’ai compris. La bile m’était remontée dans la bouche, les larmes revenaient, incontrôlables, j’avais le cœur au bord des lèvres et la voix égarée… Maman t’a ramassé par terre. Tu étais là et ce que je voyais de mes yeux, ce que nous avons tous vu, me laisse, encore aujourd’hui, avec une peine immense et une colère intense. Défiguré, torturé… Sous le choc. Aucun mot ne peut caractérisé la violence que tu as subi. Tu étais là, incapable de bouger. Tu étais tombé dans le coma… Ta vessie avait éclaté dans ton ventre, après que quelqu’un t’ait frappé violemment. Tu avais tellement mal ! Avec quelle violence ? Comment peut-on en arriver là ? Comment peut-on faire ça à un animal qui ne peut se défendre ? Quel humanité y-a-t-il ici ? Pourquoi l’homme se croit-il toujours au-dessus de tout ?! Parce que les chats sont trop nombreux dans la rue et indisciplinés ? La faute à qui… Ton crâne… Tu avais reçu un choc tellement important à la tête, que ton œil était ressorti de son orbite, rouge de sang. Tu étais là, revenu parmi nous, vivant par je ne sais quel moyen, grâce à je ne sais quelle force. Tu as toujours été un combattant. Un « miraculé ». Aujourd’hui j’en ai la certitude, tu avais entendu nos appels, senti notre amour. Tu savais qu’on se battrait pour toi. Tu t’es trainé jusqu’à la maison pour recevoir de l’aide, ou mourir avec nous. Papa, maman t’ont emmené chez le vétérinaire en urgence. Il y avait très peu d’espoir. L’euthanasie était la « meilleure » solution. Et j’avais pleuré toute la journée, à la danse, de ne pas savoir si les aurevoirs étaient définitifs. Je ne te reverrai plus. La seule image qu’il me restait de toi était abominable, trop choquante, terrifiante. Ils se sont battus, allant à l’encontre de ce que voulez faire les vétérinaires. Maman disait qu’il fallait essayer, tout faire pour te sauver, parce-que tu en avais encore à donner, que tu avais une force inextinguible à l’intérieur de toi qui prouvait que si tu étais là, il y avait encore de l’espoir. Il fallait tenter le tout pour le tout. Les vétérinaires ont fait un travail incroyable avec toi, et tu as été incroyable. Je me souviens de ton retour à la maison. Tu avais perdu du poids, et tu me paraissais encore fragile. Tu étais couché sur mon lit. Maman et papa était tellement fiers et heureux que tu sois en vie ! Quand je t’ai vu, les images me sont revenues. J’avais tellement peur de te toucher. Il te manquait un œil, recousu d’un fil bleu. J’étais terrifié. Il m’a fallu plusieurs semaines passées à t’observer pour réaliser que tu étais bien en vie. Il m’a fallu du temps pour te caresser à nouveau. Il t’en a fallu du temps à toi aussi pour réussir à vivre « comme avant ». Ta vision et ton équilibre avaient complétement changés. Tu devais réapprendre à marcher sans te cogner, à sauter sans perdre l’équilibre et tomber. C’était presque impossible d’envisager que tu recouvres à nouveau ces sens. Et pourtant… Tu es tellement impressionnant ! Rapidement, tu as commencé à marcher sans chanceler, à courir même, à jouer. Quelques mois après cette accident, tu remontais dans l’abricotier : « maître chat sur son arbre perché ». Comme si de rien n'était… Mais le traumatisme, après avoir subi de tels actes, est tellement important qu’il laisse des traces profondément ancrées. Tu as gardé une phobie profonde des sacs en plastique. Tout le reste de ta vie, le bruit du froissement d’un sac plastique t’aura affolé au point de partir en courant te cacher, terrifié. A partir de l’accident, même nos caresses étaient difficiles à ressentir. Il ne fallait surtout pas te toucher le ventre. Ta cicatrice remontait verticalement tout le long de ton abdomen. Le reste du corps t’énervait et tu devenais agressif et violent. Mais nous le comprenions, et nous nous sommes adaptés. Le temps a passé. Quelques années après, la personne qui t’avait fait ça à recommencer ces cruautés. Tu ne devais pas être le seul. Pris dans un piège à renard. Si près de la ville ? Tes pattes étaient lacérées, évidées… Comment pourrais-je dire que tu as eu de la chance cette fois encore, alors que cela n’aurait jamais dû avoir lieu ? Et encore une fois, tu t’es battu, tu es revenu, et tu as guéri… Comme si de rien n’était… Maman a porté plainte sous X auprès des gendarmes de la ville. Le message est passé grâce au dévouement pour la cause animale du Chef de la gendarmerie. Quelques semaines après, des appels ont commencé à arriver, une chatte également maltraitée : amputée d’une patte, l’œil opposé énuclée, avait été découverte derrière chez nous. Mais elle, les vétérinaires n’avaient pas pu la sauver. Un jour, toutes ces maltraitances se sont arrêtées. Mais la crainte que d’autres actes similaires se produisent est resté et restera toujours présente en nous. Aujourd’hui, tu as quinze ans et quelques années de répit depuis que tout ça est arrivé. C’est un bel âge quand on sait ton parcours. En vieillissant, tu as laissé une partie de ton passé derrière, sans l’oublier pour autant, et tu nous as donné chaque jour encore plus d’amour et de câlins. Tu es tombé malade, problèmes de pancréas et rénal. Tu as maigri, perdu la fougue de ta jeunesse, sans te perdre toi. Tu es resté le chat que tu as toujours été avec nous : une présence, un amour sur pattes. Aujourd’hui, le vieux chien, que tu as connu dans ta jeunesse, te tient sagement compagnie. Le chaton, arrivé il y a quelques mois, apprend la vie à tes côtés. Il te défit et te fait des mamours. Il t’embête innocemment, et tu le supportes gentiment. Tu es brave. Tu le seras toujours. Cela fait un mois maintenant que tu manges peu, que l’on te voit dépérir doucement, ces derniers jours plus rapidement. La vie fait son chemin… Il y a quelques jours, je suis venue m’occuper de toi et du chaton, car papa et maman étaient partis en voyage. Maman avait peur que tu partes avant qu’ils ne soient revenus. Ces derniers temps, tu déclinais rapidement… Quand nous sommes arrivés à la maison, tu es sorti très rapidement dehors, comme à ton habitude… Tu as toujours été autonome et indépendant. Tu savais que lorsqu’on partait tu avais tout ce qu’il te fallait dans la maison et que l’on revenait toujours pour te rendre ta liberté. Le soir de notre arrivée, je t’ai fait rentrer dans la maison, je t’ai porté, tu ne pesais plus rien… Tu te déplaçais avec lenteur, parfois tu manquais de tomber ne tenant plus sur tes pattes. Tu avais soif. Comme à ton habitude, tu voulais boire au robinet de la cuisine. Comme toujours, tu buvais avec grâce et délicatesse. Tu trouvais encore de la force pour sauter. Tu m’as toujours impressionné ! Tu ne voulais pas manger tes croquettes… Alors j’ai tout tenté. Sur plusieurs jours, je t’ai présenté divers aliments : du jambon de poulet, et ça tu le mangeais, lentement, en petites quantités mais cela te plaisait ; du pâté, tu l’as lapé ; du thon, tu n’en voulais pas ; du colin, difficilement tu en as avalé quelques miettes, couché sur le fauteuil du bureau. Tu n’arrivais plus à te lever. J’ai compris que la fin ne tarderait pas. Tu étais faible. J’ai pleuré assise par terre à côté de toi, à te regarder respirer lentement, à voir chaque jour ton état diminuer. Tu me regardais l’air de dire que tu n’étais pas encore mort, qu’il ne fallait pas pleurer aujourd’hui. J’avais tellement peur que tu partes sans tes maîtres. Mais tu m’as persuadé que tu les attendrais. Les animaux se cachent pour mourir. La journée, je te laissais profiter de l’extérieur de l’herbe que tu aimes tant sentir sous tes pattes, du soleil que tu apprécies tant. Tu te couchais parfois sur le tas de bois derrière la maison, sous les rayons du soleil, parfois au bord de la piscine sur la petite table à côté des transats. Tu étais serein. La chaleur du soleil venait caresser ton pelage, tu écoutais les oiseaux chanter dans l’arbre, au-dessus de la haie. Tu viens de là. Tu finiras ta vie comme tu l’as commencé : dehors au soleil. La nuit du dernier jour chez mes parents, tu voulais sortir dehors. Tu en avais vraiment envie… Mais le froid d’Octobre, ne t’aurait sans doute pas épargné. Quand nous sommes partis dimanche 21, tu miaulais comme une âme en peine, à errer au-devant des portes dans l’espoir de sortir. Ta voix était roque et forte. J’ai cédé à ton désir en te laissant sortir dans l’espoir que tu reviennes le soir. Tu les avais attendu tout ce temps ! Quand papa et maman sont rentrés vers vingt-heure, tu n’étais pas là. Tu ne les attendais pas devant la maison comme à ton habitude. Alors ils t’ont cherché dans la nuit, appelé maintes fois pendant plus d’une heure… Dans la soirée, papa a cru t’entendre miauler, faiblement, dehors, mais tu n’étais pas là. Tu ne revenais pas. J’ai pleuré, tellement pleuré… Je pensais que tu les attendrais. Ta fidélité et ta force nous ont toujours impressionnées. Même quand nos espoirs de te revoir nous quittaient, tu revenais, toujours. Papa et maman avaient perdu l’espoir que tu reviennes comme si de rien n’était. Pas dans cet état… Si fatigué… Ils étaient rongés d’inquiétudes de ne pas savoir où tu étais. Réaliser que l’être que l’on aime n’est plus quand il n’y a pas de corps, ni vivant, ni mort, est impossible. Faire son deuil quand il n’y a pas de corps est impossible. Ne pas savoir ce qu’il est advenu de cet être, vous hante indéfiniment. Au petit matin du lundi, papa petit déjeunait dans la cuisine comme à son habitude, quand soudainement tu es apparu là, devant la porte fenêtre, comme si de rien n’était. L’espoir avait laissé place à l’évidence que tu ne reviendrais pas. Mais comme toujours, tu es revenu. C'était inattendu... Papa, maman étaient abasourdis. Comme avais-tu résisté à la nuit froide d’un mois d’automne ? Où étais-tu passé ? Comment étais-tu revenu ? Par quelle force ? Je savais que tu les attendrais ! Tu m’as toujours impressionné. Tu es incroyable. Pendant plusieurs jours, papa et maman t’ont donné de la force, de l’amour. Ils ont pris soin de toi. Maman te portait pour te déplacer, car ton corps ne te portait décidément plus. Tu ne mangeais plus, ni ne buvais. Alors, maman essayer de te faire boire. Parfois, elle parvenait à te glisser un peu d’eau dans la bouche, à l’aide d’une seringue, pour t’hydrater un peu… Des heures de soins, d’amour donné, et de douleurs aussi, à te voir partir doucement… Te laissais vivre la vie que tu aimes jusqu’à la dernière seconde, voilà ce qu’ils ont fait. Papa maman te couchaient au pied de leur lit, sur le fauteuil dans le bureau, sur la banquette dans le salon… Là où tu aimais être. Ils ont gardé tes habitudes, « comme si de rien n’était », parce que c’était important pour toi. Tu nous faisais bien comprendre « qu’avant l’heure, ce n’était pas l’heure ». Ce matin du 25 octobre 2018, tu es parti doucement, couché sur le canapé. Serein. Dans la nuit, tu as trouvé la force pour te hisser là. Tu as attendu les dernières caresses du matin, tu as fermé tes yeux pour t’en aller paisiblement dans le calme, là où tu aimais être… Je remercie mes parents de t’avoir laissé vivre pleinement tes derniers instants, comme tu les aimes. Tu es mort dignement comme ce chat que tu as toujours été, fidèle et fort. Aujourd’hui, papa et maman te l’ont rendu. Ils ont été fidèles et forts. Ils t’ont accompagné jusqu’à ton dernier souffle. Te voir partir paisiblement, en ce lieu qui t’es si cher, et pour moi, la plus belle des morts… réconfortante. Je te souhaite un bon voyage là-haut, quelque part entre le ciel et le soleil, au milieu de l’herbe et des oiseaux… Je t’aime Domino.

Solene Voisin

Domino photo - 1
Domino photo - 2

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20 commentaires

  • Dans nos coeurs pour toujours

    De : Tipulko

    10/01/2024 à 10:53:45

  • De : Tipulko

    04/10/2022 à 16:45:31

    Certains humains, sont bêtes et ....

    RIP Domino.

    Votre hommage m'a  bouleversée.

    J'ai deux princesses et j'ai aussi cette hantise de ne pas les voir revenir.

    Courage.

    Amitiés.

    TiPulKo

  • L'amour est éternel

    De : francala

    04/11/2018 à 10:17:11

  • L'amour est éternel

    De : capitout

    03/11/2018 à 18:42:35

  • Le souvenir est une fleur qui ne meurt jamais

    De : capitout

    03/11/2018 à 18:42:32