GROCHA
2002 - 2019
Mâle
Né(e) le : 29 juin 2002
Disparu(e) le : 06 mai 2019
De : CHALON SUR SAONE
Maître·sse : VERNETPAUTET
Signe particulier :
couleur de fourrure roux-pastel
Friandise préférée :
filet de poulet émincé
Jouet préféré :
plume agitée au bout d'une tige
Meilleurs amis :
Ceska
En mémoire de GROCHA
30 82 512
GROCHA, quatre ans sans toi…
Sans ta présence, sans tes miaulements, sans ton regard posé sur moi… Je sais, je me répète mais qu’y puis-je puisque je n’arrive pas à me consoler de ton absence ?
Quatre ans, depuis qu’il a fallu prendre cette terrible décision d’abréger tes jours plutôt que de te livrer à des examens douloureux et à un traitement incertain pour prolonger ta vie au-delà de ce qu’impose impitoyablement la nature. Et dans quelles conditions ?
Le temps, cet ennemi de l’éternité, dicte sa loi biologique naturelle sans se soucier des ravages qu’il provoque chez ceux qui restent temporairement avec le sentiment de ne pas avoir tout fait, de ne pas avoir assez joui de l’instant présent, de ne pas avoir mieux apprécié notre bonheur commun. D’où l’enfer des jours qui suivent… ainsi à l’infini jusqu’au dernier !
Comme j’aimerais qu’un Être Suprême fasse la même chose pour moi ; qu’il décide mon dernier moment quand il me sera venu de te rejoindre. Au moins moi, je pourrais dire oui, toi tu n’as pas pu le faire ! Ai-je eu raison de céder à quelqu’un qui n’avait pas les mêmes raisons que moi pour te garder en vie ? Cette question me taraude constamment et elle le fera jusqu’au jour où il me la faudra poser pour moi-même, jour peut-être pas si lointain que ça.
Quatre ans à chercher à saisir dans les heures de vidéos que j’ai de toi et où tu es toujours vivant une attitude de toi-même ayant échappé à la photographie (comme celle-ci) mais qui résonne en moi comme un instant injustement oublié du passé.
Quatre ans à espérer un rêve qui trop souvent ne vient pas et jamais comme je le souhaiterais.
Sempiternellement, à chaque fin de mois, je revis douloureusement nos dernières semaines, nos derniers jours, nos dernières heures au fil de ton état de santé qui se dégradait, depuis ton refus de t’alimenter, jusqu’à ta démarche chancelante finale, jusqu’à mon dernier baiser entre tes deux oreilles… alors que le moment fatidique approchait. J’en frissonne encore aujourd’hui 4 ans après.
Tout cela occulte ces 5060 jours de vie heureuse que nous avons vécus ensemble et que je veux immortaliser par ce petit livre si difficile à enfanter maintenant que tout est fini. Ce petit livre que je te dois : promesse que je t’ai faite quand on a déposé dans mes mains tremblantes le petit cercueil en carton où tu étais encore tout chaud. Promesse si difficile à réaliser malgré ma facilité normale à écrire, tant mes mots jamais ne correspondent à ce que je voudrais pouvoir dire de toi…
Quatre ans de vie sans toi, quatre ans de constante nostalgie, de regrets de ne pas avoir fait encore plus pour toi par insouciance… quand je le pouvais encore.
Quatre ans de vie, oui, mais de vie morne et dégradée, sans joies profondes à jamais interdites, car il me manquera toujours quelque chose : toi !
Grocha, le chat de ma vie qui bientôt deviendra le chat de ma mort… Je veux qu’il reste de toi autre chose que ce qui est en moi quand moi aussi je serai parti. Compte sur moi, j’y arriverai quoi qu’il arrive.
Puisse le destin me permettre de réaliser cette promesse et de te consacrer ma dernière pensée avant de te rejoindre enfin.
Ton papa Michel
Michel
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624 commentaires






De : VERNETPAUTET
05/12/2025 à 15:32:07
Les cachettes de GROCHA
Extrait abrégé du livre en cours : « 5060 jours avec GROCHA »
Le matin après la promenade traditionnelle en ma compagnie et la restauration, Grocha gagnait le jardin pour s’y réserver quelques heures d’isolement, de tranquillité.
La première année, en 2006, reste dans ma mémoire comme une période anxiogène au plus haut point. Ne pas avoir localisé GROCHA, c’était le savoir peut-être exposé à quelque danger venu d’ailleurs ou bien, sous l’effet de quelque lubie d’attirance, le voir déborder de son territoire pour aller courir un quelconque danger indéterminé.
Les herbes constituaient un refuge de choix et son repérage n’était pas toujours aisé. Je me souviens avoir passé des mois d’été à le savoir dissimulé sous des parterres d’herbes qui le cachait à moitié et qu’il fallait visiter régulièrement pour s’assurer de sa présence, parce qu’il se permettait parfois, le coquin, de changer de place occasionnant une nouvelle séquence de recherche. Surtout avant la clôture de la propriété.
Grocha aimait trouver de nouveaux endroits de cachette. Etait-ce pour nous obliger à le chercher ? Je ne pense pas, tout de même. Une fois repéré, il n’avait plus qu’à subir mes visites régulières pour m’assurer qu’il était bien toujours là. Pour ma tranquillité d’esprit et, le cas échéant, avoir la possibilité de le récupérer afin de le mettre à l’abri pendant nos absences. (…)
Je passe sur quelques années. GROCHA avait changé ses lieux de cachettes comme, par exemple en 2013 où il avait choisi un buisson de grands thuyas assez loin de la maison qui, une fois traversée l’épaisseur de son feuillage extérieur, donnait accès à une zone découverte intérieure, abritée, où il allait se poser (une sorte de petite clairière). Comme il avait la bougeotte, il fallait chaque jour faire une recherche pour le localiser exactement et ça depuis le dehors de cet havre de verdure et de paix. Fréquemment, j’allais le voir et lui dire quelques mots à travers le feuillage mais j’avais peu de réponse. Il faisait la sourde oreille…
Vint, bien sûr, le jour où il fallut se saisir de Grocha pour le rentrer à la maison puisque nous avions à nous absenter. Comment faire ?
J’ai déjà évoqué la magie des croquettes dont le bruit d’agitation dans leur sac de plastique faisait aussitôt réagir Grocha et dont nous avons usé et abusé au début.
Mais la magie ne jouait plus en 2013. Quand Grocha était localisé en un endroit inaccessible - ce qui était dans ses habitudes - il fallait nous introduire nous-mêmes dans le massif où il se trouvait pour aller jusqu’à lui. Cela nécessita de couper de petites branches afin de pouvoir nous y glisser avec difficulté, parfois « à quatre pattes ». Heureusement Grocha, malgré tout ce remue- ménage en sa direction, ne fuyait à notre approche. Il se déplaçait parfois de quelques mètres seulement mais reprenait sa position accroupi sur l’herbe sèche. Une fois dans nos bras, il fallait le sortir sans dommage... Tout se passa bien : Grocha put chaque fois être rentré à l’abri dans la maison quand nous avions à nous absenter.
Je ne me souviens pas l’avoir laissé une seule fois dehors quand nous quittions la maison. Même si parfois on sentait bien que cette opération de « rentrée » anticipée n’était guère à son goût. Jamais il n’adopta d’attitude agressive pour s’y soustraire…
De : VERNETPAUTET
05/11/2025 à 15:49:07
Les promenades avec GROCHA
Extrait du livre en cours : « 5060 jours avec GROCHA »
L’habitude avait été prise au tout début de son arrivée : après le lever agrémenté de forts miaulements et avant mon petit déjeuner, j’accompagnais GROCHA dans sa promenade matinale tout autour du champ. Chaque matin, c’était devenu un rite que nous avons effectué tous les deux plus d’un millier de fois.
Après qu’il se soit pressé le nez contre la vitre de la porte-fenêtre le temps de la remontée automatique du store extérieur toujours trop lente à son gré, comme avide de liberté, quelle que soit l’heure, quel que soit le temps, nous commencions tous les deux un tour de la propriété. Pour moi, cela consistait, ayant passé quelque chose sur mon pyjama, soit à suivre GROCHA quand c’était lui qui prenait l’initiative, soit à l’inciter à aller plus loin quand les stations en expectative étaient trop longues, dictées par je ne sais quel motif. Normalement, c’était tous les matins passés à la campagne, les rares exceptions étant dues à quelque petit ennui gastrique ou autre contrariété sans conséquence. Si bien que ce moment-là était entré dans mes habitudes sacrées comme un besoin vital. Nul prétexte ne pouvait être pris pour y déroger. J’y voyais un présage pour le déroulé de la journée qui allait suivre : favorable ou défavorable.
Je garde des souvenirs pleins d’émotion de ces promenades matinales et, à partir de mai 2010, j’en ai scrupuleusement noté l’itinéraire sur mon agenda si bien que je pourrais dire à partir de cette date, au jour le jour, par où nous sommes passés, à combien de petits pas de chat cela correspond.
Elles duraient, ces promenades matinales, jusqu’à 3 quarts d’heure et plus - c’est ce que j’ai qualifié de « Grand Tour » - et consistaient à suivre le pourtour balisé de notre propriété au plus près généralement à une allure de « chat-sénateur », le parcours étant marqué par quelques haltes, certaines bien motivées, d’autres non. Elles se faisaient silencieusement.
Leurs modalités dépendaient des conditions météo de la nuit. Quand il avait plu, elles étaient écourtées à cause de l’humidité et GROCHA rentrait avec ses bouts de pattes tous mouillés et souillés de terre et une séance de nettoyage à coups de langue suivait généralement sur la table après la cérémonie de la restauration.
Les moments les plus mémorables étaient quand Grocha, malignement, s’engageait sous une haie que moi je devais contourner pour le suivre et le retrouver de l’autre côté. Il attendait que j’arrive en face et c’était comme un jeu merveilleux de le voir déboucher brusquement dans mes pieds comme pour me dire : - Tu vois, moi je peux trouver des raccourcis ! Pas toi ! Le périple se continuait comme si de rien n’était.
Le retour pouvait être écourté et précipité en cas de danger détecté et j’avais le grand privilège d’observer cette course effrénée à fond de train queue en panache ou sur le côté, un instant sublime que je n’ai jamais pu hélas immortaliser par une photo ni une vidéo mais qui reste gravé dans ma mémoire.
C’était une flèche jaune qui traversait le champ, le jardin et la terrasse pour venir retrouver la maison comme refuge. Souvent la queue était aussi hérissée au point de doubler de volume, preuve que cette rentrée rapide était motivée par une raison indéterminée entraînant quelque frayeur : un bruit suspect, un mouvement derrière le grillage, etc., etc.
Des moments inoubliables vécus comme des moments de plénitude qui font hélas partie d’un passé révolu. Un trésor d’images rangées dans ma tête qui ne s’effaceront qu’avec mon dernier souffle.
De : coréedusud
02/11/2025 à 18:07:15
De : bloodycéline
30/10/2025 à 19:39:31
Tendre pensée
De : NARCISSETTE
06/10/2025 à 10:03:11
Mon beau GROCHA, plein de calins pour toi aujourd'hui, et des bisous et des caresses mais pas de poisson ... puisque ce n'était pas "ta tasse de thé".
Toutes mes amitiés Michel.
Je vous souhaite une belle journée.