GROCHA
2002 - 2019
Mâle
Né(e) le : 29 juin 2002
Disparu(e) le : 06 mai 2019
De : CHALON SUR SAONE
Maître·sse : VERNETPAUTET
Signe particulier :
pelage couleur roux-pastel
Friandise préférée :
émincé de filet de poulet
Jouet préféré :
plume agitée au bout d'une tige
Meilleurs amis :
CESKA
En mémoire de GROCHA
23 79 352
5 ans sans GROCHA
GROCHA, il y a juste 5 ans que j’ai déposé sur ton front, entre tes deux oreilles, le dernier baiser de notre vie commune. Ce dernier baiser qui ne cesse de me hanter depuis...
Oh, je sais. Tu n’appréciais pas trop cette pratique bien humaine que nous avons d’ainsi témoigner notre affection à un être aimé.
Mais, ce jour-là, c’était un baiser de mort que je te donnais en quelque sorte puisqu’il autorisait de mettre un terme à ta vie sans savoir si tu étais d’accord. Un droit quasi sacré que nous nous arrogeons, nous les humains, vis-à-vis de vous les animaux. Une notion dont, sur le coup, nous ne mesurons pas la portée, impréparés que nous sommes à admettre que vous devez bien nous quitter un jour.
Ce jour, ce fut le 6 mai 2019, il y a précisément 5 ans. Comme cela paraît lointain et proche à la fois. J’ai l’impression d’avoir vécu ainsi esseulé la moitié de ma vie ! C’est la dégradation rapide de ton état de santé dans les jours précédents qui m’a décidé à te livrer ainsi, sans défense et sans protestation, à cette maudite piqûre apte, instantanément, à faire cesser les battements de ton petit cœur dont les palpitations m’accompagnaient depuis près de 14 ans.
Ces battements que j’aimais tant écouter à travers ton beau pelage roux-pastel quand tu me permettais de poser mon oreille contre ta fourrure, si douce et à m’y mêler mes doigts. J’y goûtais tout le bonheur du monde sans réaliser qu’un jour, j’en arriverais là : interrompre tout cela. Comme j’aurais aimé que le destin vienne directement en décider…
Cinq ans que j’ai dû consentir tout d’un coup cette déchirante opération pour soi-disant abréger tes souffrances …
Mais souffrais-tu vraiment ? Qu’en sais-je donc sinon que tu étais devenu vieux plus vite que moi selon une loi de la nature mal faite qui ne nous permet de vivre hélas ensemble qu’un temps limité. Ah synchroniser la durée de vie des animaux avec celle de ceux ou celles qui les on a tant aimés… Pourquoi n’est-ce pas possible ? Ainsi interrompre la vie d’une petite créature venue mettre son destin entre nos mains est un déchirement dont on ne se remet jamais. N’est-ce pas la pire des décisions à prendre que nous autres les humains n’osons même pas nous l’appliquer à nous-mêmes quand le moment en est venu ?
Ah encore quelques mois, quelques années, à vivre ensemble, combien de temps étais-je prêt à sacrifier à ce bonheur. Au point quece temps fictif se prolonge parfois dans mon inconscient : en rêve ou, réveillé en sursaut, je reste quelques minutes persuadé et hagard, ivre de cette évidence : GROCHA est encore vivant ! Et je voudrais le clamer à tous ceux qui m’entourent : Grocha n’est pas mort ! Je viens de le voir, de l’entendre…
Hélas la réalité s’impose bien vite. Et ces 5 années sans toi émaillées de quelques illusions éphémères sont le pire des calvaires. L’impossibilité de me reposer en te sachant endormi, là près de moi en te sentant frémir, heureux. Le souci permanent que tu ne manques de rien, surtout pas d’eau, depuis que tes troubles rénaux t’avaient obligé à cette quête incessante de l’élément aqueux.
Tout cela tourne dans ma tête avec cette envie de la fracasser contre un mur. Qu’on ne puisse à jamais continuer à cheminer ensemble tout au long de cette brève promenade dans la réalité… Subir une vie désormais terne, sans joie véritable, jusqu’au jour où la même fin mettra un terme définitif à notre vécu commun… c’est à cela que je suis condamné.
Cinq ans à appréhender chaque mois la fuite inéluctable du temps avec cet enjambement mensuel d’un nouveau 6 du mois qui chaque fois me confronte à cet épisode le plus sombre de ma vie. Heureusement quelques-uns des compagnons des 30 millions d’amis de ce site viennent me réconforter régulièrement, ce qui me permet de ne pas tomber dans le désespoir. Comme si nous étions dans la même galère.
Cinq ans pour écrire sur toi tous les mots les plus beaux que tu as fait naître en moi et qui, sans cesse, me laissent insatisfait à la relecture tant je sais que tu vaux mieux que cela. Je te promets GROCHA, avant un an je remplirai enfin ma promesse, un petit hommage sur toi destiné à immortaliser ton passage sur la Terre, ton séjour avec moi, avec nous. Jamais, je n’aurais cru que ce serait aussi difficile… Pardonne-moi pour le retard.
Michel, ton papa
MG
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454 commentaires






De : VERNETPAUTET
05/12/2025 à 15:31:41
Les cachettes de GROCHA
Extrait abrégé du livre en cours : « 5060 jours avec GROCHA »
Le matin après la promenade traditionnelle en ma compagnie et la restauration, Grocha gagnait le jardin pour s’y réserver quelques heures d’isolement, de tranquillité.
La première année, en 2006, reste dans ma mémoire comme une période anxiogène au plus haut point. Ne pas avoir localisé GROCHA, c’était le savoir peut-être exposé à quelque danger venu d’ailleurs ou bien, sous l’effet de quelque lubie d’attirance, le voir déborder de son territoire pour aller courir un quelconque danger indéterminé.
Les herbes constituaient un refuge de choix et son repérage n’était pas toujours aisé. Je me souviens avoir passé des mois d’été à le savoir dissimulé sous des parterres d’herbes qui le cachait à moitié et qu’il fallait visiter régulièrement pour s’assurer de sa présence, parce qu’il se permettait parfois, le coquin, de changer de place occasionnant une nouvelle séquence de recherche. Surtout avant la clôture de la propriété.
Grocha aimait trouver de nouveaux endroits de cachette. Etait-ce pour nous obliger à le chercher ? Je ne pense pas, tout de même. Une fois repéré, il n’avait plus qu’à subir mes visites régulières pour m’assurer qu’il était bien toujours là. Pour ma tranquillité d’esprit et, le cas échéant, avoir la possibilité de le récupérer afin de le mettre à l’abri pendant nos absences. (…)
Je passe sur quelques années. GROCHA avait changé ses lieux de cachettes comme, par exemple en 2013 où il avait choisi un buisson de grands thuyas assez loin de la maison qui, une fois traversée l’épaisseur de son feuillage extérieur, donnait accès à une zone découverte intérieure, abritée, où il allait se poser (une sorte de petite clairière). Comme il avait la bougeotte, il fallait chaque jour faire une recherche pour le localiser exactement et ça depuis le dehors de cet havre de verdure et de paix. Fréquemment, j’allais le voir et lui dire quelques mots à travers le feuillage mais j’avais peu de réponse. Il faisait la sourde oreille…
Vint, bien sûr, le jour où il fallut se saisir de Grocha pour le rentrer à la maison puisque nous avions à nous absenter. Comment faire ?
J’ai déjà évoqué la magie des croquettes dont le bruit d’agitation dans leur sac de plastique faisait aussitôt réagir Grocha et dont nous avons usé et abusé au début.
Mais la magie ne jouait plus en 2013. Quand Grocha était localisé en un endroit inaccessible - ce qui était dans ses habitudes - il fallait nous introduire nous-mêmes dans le massif où il se trouvait pour aller jusqu’à lui. Cela nécessita de couper de petites branches afin de pouvoir nous y glisser avec difficulté, parfois « à quatre pattes ». Heureusement Grocha, malgré tout ce remue- ménage en sa direction, ne fuyait à notre approche. Il se déplaçait parfois de quelques mètres seulement mais reprenait sa position accroupi sur l’herbe sèche. Une fois dans nos bras, il fallait le sortir sans dommage... Tout se passa bien : Grocha put chaque fois être rentré à l’abri dans la maison quand nous avions à nous absenter.
Je ne me souviens pas l’avoir laissé une seule fois dehors quand nous quittions la maison. Même si parfois on sentait bien que cette opération de « rentrée » anticipée n’était guère à son goût. Jamais il n’adopta d’attitude agressive pour s’y soustraire…
Dans nos coeurs pour toujours
De : bloodycéline
06/11/2025 à 21:48:42
Je t'aimais plus que tout
De : bloodycéline
06/11/2025 à 21:48:40
De : VERNETPAUTET
05/11/2025 à 15:48:40
Les promenades avec GROCHA
Extrait du livre en cours : « 5060 jours avec GROCHA »
L’habitude avait été prise au tout début de son arrivée : après le lever agrémenté de forts miaulements et avant mon petit déjeuner, j’accompagnais GROCHA dans sa promenade matinale tout autour du champ. Chaque matin, c’était devenu un rite que nous avons effectué tous les deux plus d’un millier de fois.
Après qu’il se soit pressé le nez contre la vitre de la porte-fenêtre le temps de la remontée automatique du store extérieur toujours trop lente à son gré, comme avide de liberté, quelle que soit l’heure, quel que soit le temps, nous commencions tous les deux un tour de la propriété. Pour moi, cela consistait, ayant passé quelque chose sur mon pyjama, soit à suivre GROCHA quand c’était lui qui prenait l’initiative, soit à l’inciter à aller plus loin quand les stations en expectative étaient trop longues, dictées par je ne sais quel motif. Normalement, c’était tous les matins passés à la campagne, les rares exceptions étant dues à quelque petit ennui gastrique ou autre contrariété sans conséquence. Si bien que ce moment-là était entré dans mes habitudes sacrées comme un besoin vital. Nul prétexte ne pouvait être pris pour y déroger. J’y voyais un présage pour le déroulé de la journée qui allait suivre : favorable ou défavorable.
Je garde des souvenirs pleins d’émotion de ces promenades matinales et, à partir de mai 2010, j’en ai scrupuleusement noté l’itinéraire sur mon agenda si bien que je pourrais dire à partir de cette date, au jour le jour, par où nous sommes passés, à combien de petits pas de chat cela correspond.
Elles duraient, ces promenades matinales, jusqu’à 3 quarts d’heure et plus - c’est ce que j’ai qualifié de « Grand Tour » - et consistaient à suivre le pourtour balisé de notre propriété au plus près généralement à une allure de « chat-sénateur », le parcours étant marqué par quelques haltes, certaines bien motivées, d’autres non. Elles se faisaient silencieusement.
Leurs modalités dépendaient des conditions météo de la nuit. Quand il avait plu, elles étaient écourtées à cause de l’humidité et GROCHA rentrait avec ses bouts de pattes tous mouillés et souillés de terre et une séance de nettoyage à coups de langue suivait généralement sur la table après la cérémonie de la restauration.
Les moments les plus mémorables étaient quand Grocha, malignement, s’engageait sous une haie que moi je devais contourner pour le suivre et le retrouver de l’autre côté. Il attendait que j’arrive en face et c’était comme un jeu merveilleux de le voir déboucher brusquement dans mes pieds comme pour me dire : - Tu vois, moi je peux trouver des raccourcis ! Pas toi ! Le périple se continuait comme si de rien n’était.
Le retour pouvait être écourté et précipité en cas de danger détecté et j’avais le grand privilège d’observer cette course effrénée à fond de train queue en panache ou sur le côté, un instant sublime que je n’ai jamais pu hélas immortaliser par une photo ni une vidéo mais qui reste gravé dans ma mémoire.
C’était une flèche jaune qui traversait le champ, le jardin et la terrasse pour venir retrouver la maison comme refuge. Souvent la queue était aussi hérissée au point de doubler de volume, preuve que cette rentrée rapide était motivée par une raison indéterminée entraînant quelque frayeur : un bruit suspect, un mouvement derrière le grillage, etc., etc.
Des moments inoubliables vécus comme des moments de plénitude qui font hélas partie d’un passé révolu. Un trésor d’images rangées dans ma tête qui ne s’effaceront qu’avec mon dernier souffle.
De : coréedusud
02/11/2025 à 18:07:56